Anne m’impressionne : veuve, très vieille pour l’époque, elle ne devait pas compter pour grand-chose dans la société d’alors. Mais elle avait su « rebondir » après le décès de son mari et donner un sens à sa vie. Elle rendait sans cesse un culte au Seigneur dans le jeûne et la prière. Elle était devenue ainsi une femme dirigée par l’Esprit, une « prophétesse », une « sentinelle » ; elle veillait, cherchant à comprendre le monde qui l’entourait à la lumière de la Parole de Dieu, prête à intervenir au moment où un événement significatif surviendrait. Alors, quand Jésus est amené au temple, elle n’est pas prise au dépourvu : d’abord elle comprend ce qui se passe, puis elle se met à dire publiquement sa reconnaissance envers Dieu, et enfin, elle partage aussitôt la bonne nouvelle à tous ceux qui, comme elle, attendent…

…la délivrance de Jérusalem

Le mot grec traduit ici par « délivrance » décrit l’acte de rendre libre, par exemple un esclave, en payant la somme nécessaire à sa libération. On peut imaginer de quel espoir cette perspective était investie par les personnes concernées. Les contemporains d’Anne, souffrant sous le joug romain représenté par le tyrannique Hérode, soupiraient après la « délivrance » d’Israël ; pas seulement politiquement, mais aussi spirituellement. Anne et Siméon sont les témoins que certains d’entre eux, tout au moins, soupiraient profondément après une vie plus intense avec Dieu. La prophétesse Anne leur annonce qu’avec la venue de ce petit enfant, Dieu a répondu à leur attente.